Géologie

Géologie des Environs de Sessenheim

Dans le contexte des études géologiques et paléontologiques menées dans le nord de l’Alsace, le territoire de notre commune occupe une position significative en raison de l’abondance de ses gisements fossilifères, qui revêtent un intérêt scientifique dépassant largement les frontières régionales.

Sessenheim se trouve entièrement établi sur les dépôts alluviaux du Rhin (principalement des graviers et des sables d’origine alpine ainsi que des limons d’inondation), déposés par le fleuve au cours de son évolution quaternaire, depuis il y a environ 2 millions d’années jusqu’à l’époque historique. L’épaisseur des couches alluviales varie considérablement, s’étendant d’environ une dizaine de mètres autour de la gravière de Sessenheim à une cinquantaine de mètres à l’est du village.

Parmi les graviers les plus récents, on trouve fréquemment des troncs d’arbres, témoins des anciennes forêts rhénanes qui existaient lorsque la basse plaine n’était pas encore habitable. Les niveaux plus profonds de la gravière révèlent des vestiges de la faune froide de la dernière glaciation, comprenant une molaire de mammouth, des ossements de tarpan (une espèce de cheval désormais présente dans les steppes d’Asie centrale) ainsi que des mollusques actuellement associés aux régions montagneuses élevées ou aux régions arctiques. Le substrat des dépôts rhénans est composé de sables, d’argiles et de lignites remontant à la fin de l’ère tertiaire, plus précisément à l’époque pliocène (de 2 à 5 millions d’années).

Ces sédiments ont permis la découverte d’une série de flores fossiles, caractérisées par une multitude de fruits et de graines lignifiées, des feuilles incroyablement bien préservées ainsi que des empreintes foliaires encapsulées dans des plaques d’argiles ferrugineuses durcies.

Une riche diversité végétale

L’une des flores fossiles majeures, extraite d’une couche sableuse située entre 17 et 25 mètres de profondeur, a fait l’objet d’une étude monographique en 1990. Elle compte parmi les grandes flores du pliocène d’Europe centrale avec un total de 157 espèces. Sa composante ligneuse (arbres et arbustes) comprend 90 espèces, dont la plupart sont similaires aux végétaux que l’on trouve actuellement dans les forêts d’Extrême-Orient, d’Asie Mineure ou d’Amérique du Nord, surtout dans les régions méridionales des États-Unis.

Parmi les nombreux conifères, il est intéressant de noter la présence du Cyprès chauve de Floride, du Glyptostrobus du sud de la Chine ainsi qu’un Séquoia, parent du « Redwood » des régions côtières de l’océan Pacifique. D’autres spécimens exotiques incluent un Ginkgo (feuilles), des Magnoliacées, des Tulipiers ainsi qu’un grand nombre de Juglandacées (Noyer et Hickory). Les lianes et les plantes grimpantes étaient également courantes dans ces forêts (Vigne, Ampelopsis et Kiwis).

Des Éléphantidés anciens à Sessenheim

Au sommet des couches pliocènes, quelques restes de mammifères sont présents, notamment des molaires de mastodontes et d’éléphantidés, des espèces éteintes à la fin de l’ère tertiaire. Une faune de mollusques continentaux, parmi les plus importantes en Europe, a fait l’objet d’une étude approfondie dans une monographie publiée en 1980.

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